Si j’avais su qu’en fin d’année, une Fin m’attendait, je m’y serais préparée. Mais voilà, nous sommes attendus à certains tournants sans crier gare.

C’est ce qui s’est passé en décembre 2023, toutes une séries d’évènements m’a été présentée. Je n’ai pas compris sur le moment le déferlement ou l’apparent acharnant de la vie, vous savez, ce que l’on dit quand Vivre fait « mal ». Enfin sur le moment, les pastilles furent coriaces à croquer et je les croque encore mais je ne me casse plus les dents.

Chaque mise en situation proposée peut être vue sous différents angles. C’est ce que je répète souvent autour de moi ou aux personnes en stage. Il me fut indiqué un chemin, celui de l’expérimentation de ma façon à moi de voir la situation.

Dans un premier temps, l’évènement douloureux, perturbant comme il nous plait à le nommer, est mal vu surtout s’il touche nos proches, notre travail, notre santé. La saine distance à trouver n’émerge pas directement, ni distinctement. Inutile de se fustiger avec des reproches du style : « j’ai déjà vécu cela, pour quoi encore, et pourquoi moi ? », car la réponse ne se situe pas à cet endroit et souvent la situation demande un regard extérieur bien au-dessus de nos capacités objectives du moment.

Oui lorsqu’un traumatisme de quelque nature soit-il, nous arrive, il nous ramène à du vécu, un passé pensé révolu mais pas pansé, et bien vivant dans nos mémoires corporelles, cellulaires.

Il me fut donc donné l’occasion de retourner creuser un peu le vécu et les parties de moi qui s’étaient bien cachées durant toutes ces années. Cachées dans le déni, dans un orgueil niant la blessure, dans une perte de mémoire incompréhensible et dans des papiers qui eux n’ont rien oublié du passé.

Je n’avais aucune idée où allait me mener ces évènements qui faisaient trembler et s’agiter ma structure mentale. Alors je suivi le flow… et même dans le flow, j’ai dû m’accrocher car les rapides furent puissants, éreintants, assourdissants tant la vitesse vertigineuse dans les enchainements m’épuisaient à me faire perdre ma raison, mon orientation, mes repères. Un vrai travail de mise à jour de mon logiciel intérieur. J’avais accepté d’appuyer sur le bouton RESET ! Ah bon ? Je ne m’en souviens plus…

C’est un peu comme lorsque je décidai il y a longtemps de monter dans un manège où j’ai eu la peur de ma vie, j’ai cru que la vitesse allait m’éjecter du cadre et m’envoyer dans les arbres ! Après cela, je me promis de ne plus grimper dans un manège ou alors juste les petits chevaux.

Dans ces moments d’entrée dans la nuit noire de l’âme, la solitude est notre seule compagne, celle qui nous accompagne dans le néant. Pour voir la lumière, le tunnel doit être traversé, il n’en est pas autrement. Et le savoir est déjà un début d’acceptation de cette traversée du désert, de ce moment où à nouveau tout sera brûlé mais à quelle vitesse, quand, comment et pourquoi ou pour quoi ?

Le sens n’est pas au rendez-vous, pas au début, on se débat. Qui trouve sens à la souffrance ? Humains nous voulons le bonheur, la zone de confort, la positive attitude, mais pas souffrir, pas la remise en question, NON humains, nous voulons TOUT comprendre Facilement et Vite, surtout très VITE.

Humains veulent accoucher vite, manger vite, dormir vite, grandir vite, consommer vite et la Vie est à l’image de la Nature, elle Est dans son rythme, c’est pour nous, celui de notre Âme et de notre Esprit. A nous d’écouter notre Corps, lui connait le Bon Temps, celui qui est le nôtre dans la grande chanson du monde.

Le Corps qui craque, qui crie, qui hurle, qui dit :  » Pose-toi un peu ma chérie, regarde autour de toi, que se passe-t’il ? Est-ce cette vie que tu veux vraiment ? Que laisser de côté pour incarner ce Soi ? « 

Honnêtement quand cette voix arrive, il n’y a qu’une envie c’est se mettre la tête sous l’oreiller et dormir paisiblement comme la belle dans les bois dormants. Mais cette Belle, elle s’agite à l’intérieur, il y a une urgence, non pas à faire mais à ne plus faire. Voir même à défaire…