Après un bon petit déjeuner, nous partons rendre visite à une figure « locale » du chamanisme, Grand Mère Ayangat Udgun. Quel honneur nous a fait cette femme, de nous rencontrer et nous inviter dans sa yourte. De nous transmettre son message, de nous faire goûter son fromage sec et le lait légèrement sucré, nous avons passés quelques heures avec elle. Et je vous retransmet une partie de son message sacré :
» Le monde est comme un homme, la planète a une vie, les vaisseaux sanguins qui l’irriguent, ce sont les rivières, ses flux d’eau. Le flux aérien est un des flux comme celui qui est terrestre par rapport aux eaux ; le flux aérien est celui des âmes.
Les flux : les tours bloquent les flux d’air (Etats unis par exemple) et à d’autres endroits de la planète on creuse des mines pour extraire les minéraux de la terre.
Si on utilise quelque chose de la nature on doit payer, or le monde ne fait que prendre à la nature.
L’or permet de purifier, l’eau est attirée par l’or donc l’exploitation de l’or fait fuir l’eau. Les minéraux sous terre donnent de l’eau pure, prendre les minéraux nous entraine vers la désertification.
L’homme est composé des 3 éléments suivants : l’humidité, l’air et les poussières. L’âme quitte le corps à la mort grâce au flux aérien, l’eau quitte le corps qui se dessèche et les os durs au départ deviennent poussière. La planète est pareille, grâce à l’humidité, les racines sont bien ancrées dans la terre.
Les volcans sont comme les poumons, ils explosent pour laver les flux bouchés, les volcans (poumons) crachent. Connaitre le monde des eaux pour soigner la terre.
Notre corps est un patrimoine dont nous avons hérité provenant de nos parents.
Notre monde est menacé de disparition et les oracles descendent nombreux pour nous alerter donc beaucoup de chamans vont s’éveiller pour relayer l’information du péril terrestre. »
Nous constatons le bon sens et la sagesse de Grand Mère, mais nous savons aussi que tout peuple qui découvre un autre mode de vie peut être tenté de basculer vers ce nouvel âge. Notamment la consommation, le fait de sédentariser les nomades en leur offrant un monde apparemment meilleur. Ce peuple mongol est aussi touché par cette révolution…
Le message qui nous a été délivré en 2015 est toujours et encore plus de rigueur. Notre Terre survivra toujours, ce n’est pas pour elle que nous devons réagir mais pour l’humanité…
Encore quelques messages importants de ce peuple et de leur représentante :
« Végétarisme/manger de l’animal : s’il n’y avait pas les animaux et les plantes, les hommes se mangeraient entre eux. C’est la loi de la nature tout le monde a sa place. On reproche aux mongols de manger de la viande mais ceux qui mangent des végétaux tuent aussi la vie de ces végétaux comme ceux qui mangent de la viande. Pourquoi le règne animal serait-il supérieur au règne végétal, d’où vient cette hiérarchie ? Il est important de ritualiser la mort de l’animal que l’on tue pour manger, il a sa place dans notre alimentation.
Pour se nourrir on met fin à la vie des animaux et des végétaux, avec le lait aucune vie n’est prise, les nomades consomment beaucoup de lait ou de produits dérivés (fromage sec). Il est utilisé aussi en offrande. Ne pas manger de viande c’est hiérarchiser les règnes. Si on tue un animal on en élève d’autres, c’est un échange, les nomades suivent les troupeaux et on ne peut pas décider de leur nourriture à leur place. Les mongols ne mangent pas de bébés animaux. »
De notre côté, nous sommes partis dans des extrêmes de consommation d’où ce retour en arrière.
« Le monde invisible se nourrit de l’amour du monde visible. Les forces noires se nourrissent avec la colère, l’envie, la jalousie, les mauvaises intentions des hommes, c’est un devoir de dire cela. Des hommes hauts placés sont chamans et restent discrets. Ils sont dans la population, pas isolés du reste du monde.
On peut convertir les mauvaises forces en bonnes forces par l’amour et par la nourriture apportée par la nature, la lune, le soleil. »